5ème édition des “Rencontres MADE IN VIANDE” : nos jeunes MNA témoignent…

Dans le cadre des « Rencontres MADE IN VIANDE – 5ème édition » proposées par le comité Régional INTERVEB (Interprofession, bétail et viande) les jeunes MNA de la CLAP ont découvert d’une part les métiers de la boucherie auprès de M. Barbiéri, gérant de la boucherie des Halles de Bacalan. Et d’autre part les métiers de l’élevage auprès d’une éleveuse hors normes, Bérénice Walton.
Des personnes passionnées qui ont à cœur de faire partager leur savoir-faire et leur parcours.
Merci à eux pour leur accueil chaleureux, le lien est tissé. Les jeunes retrouveront c’est certain le chemin de la boucherie et auront à cœur de promouvoir des métiers qu’ils ont jugé très importants.

Salif et Mona partagent avec nous leurs impressions.

Témoignage de Salif, un jeune Burkinabé :
« J’ai 15 ans, dans mon pays j’étais éleveur d’ovins et de caprins. J’aimais ce métier parce que j’aimais les animaux et en même temps je contemplais l’univers. Pour faire ce métier il faut considérer les animaux comme tes amis et le pâturage comme ta maison. J’aimais bien manger de la viande mais il n’y en avait que les jours de fête, deux fois dans l’année. Dans mon village, il n’y avait pas de boucher et personne ne s’intéressait à ce métier. Un homme égorgeait quelquefois un de ses moutons et le partageait pour le vendre de famille en famille. Il donnait les restes de viande aux familles les plus pauvres. Ni ma famille, ni moi n’avions d’argent pour en acheter.
J’ai découvert le métier de boucher en faisant une visite avec ma classe et Céline, chargée d’insertion, à Saint-Joseph. M. Barbiéri nous a accueillis à bras ouverts. Son métier a aussi permis à cet homme de faire sa place en France : il venait d’une famille d’immigrés italiens qui a fui son pays à l’époque du fascisme. Il nous a raconté son histoire et nous a dit que pour réussir dans la vie, il ne faut jamais baisser les bras et qu’il faut travailler dur. Je n’ai pas trop aimé quand il nous a parlé des risques du métier : on peut se couper les doigts ou les bras avec les outils très tranchants, ça m’a fait peur… Je garde un bon souvenir de cette visite car nous avons partagé beaucoup de sourires et nos expériences de vie. »

Témoignage de Mona, une jeune Albanaise :
« Dans mon pays, les boucheries ne sont pas très différentes des boucheries françaises. Dans les familles, on dit qu’il faut manger beaucoup de viande pour être en bonne santé, mais ici j’ai des amis africains qui ne mangeaient presque jamais de viande mais qui sont bien plus grands et forts que moi. J’ai beaucoup aimé la rencontre avec M. Barbiéri car il n’a jamais abandonné même si ce métier semble être très difficile et demande courage et force.
Nous avons aussi rencontré une éleveuse de bovins, c’est assez rare de voir des femmes faire ce métier. Elle nous a dit que là où elle n’avait pas la force, elle faisait travailler sa tête. Elle a donné ce message : on ne doit pas écouter ce que les autres disent mais on doit suivre ses rêves… »